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Et cependant, Seigneur, dans le fond du calice
Si ma lèvre a laissé quelques gouttes de fiel,
Si pour les racheter c’est trop peu d’un supplice,
Je puis encor, Seigneur, m’offrir en sacrifice
Pour leur ouvrir ton ciel.

Mais non, tout est fini : l’âge nouveau commence.
Adieu, divine foi ! l’homme a fermé son cœur ;
Il a sacrifié l’amour à la science.
Autrefois il croyait, et maintenant il pense :
Le serpent est vainqueur.

Sagesse humaine, ô toi qu’à ma place je laisse !
Est-ce toi qui diras : Enfants, venez à moi ?
Non, ton dieu, c’est l’orgueil : il proscrit la faiblesse.
Je rentre dans la nuit incréée, ô sagesse !
Sans fléchir devant toi.