Arès au casque d’or, Aphrodité la blonde,
Dont l’artiste pieux adore la beauté,
Quand un marbre divin, par le temps respecté,
Te montre, humide encor des caresses de l’onde ;
Thétis aux pieds d’argent, Artémis au carquois,
Grands dieux de mon Olympe, entendez-vous ma voix ?
Ah ! peut-être aujourd’hui, dans le fond du Tartare,
Près du Styx à l’eau noire, avec les Titans morts,
Vous subissez l’arrêt de nouveaux dieux plus forts,
Et, sous les neuf replis du fleuve à l’onde avare,
Vous qu’Hellas caressa de ses jaunes soleils,
Pleurez vos autels d’or et vos marbres vermeils.
Pourtant qu’aviez-vous fait, mes dieux et mes déesses ?
Ce peuple d’hommes forts élevé par vos mains
N’a-t-il pas bien rempli l’attente des destins ?
Comment aurait-il pu mentir à ses promesses ?
Sous votre plus beau ciel vos soins l’avaient placé,
Et dans ses premiers jours mes chants l’avaient bercé.
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