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J’aperçois cette heure suprême :
Alors, ni sanglot ni blasphème,
Tout renaît, et le mal lui-même
Se fond dans l’éternel amour.


PROMÉTHÉE.

Fils de l’antique Arie, ô toi, le premier sage
Qui prononça le grand mot de pardon,
Honneur à toi ! l’homme bénit ton nom !
Mais, le temps est passé pour la prière, ô mage !
L’homme a sondé les abîmes voilés
Des cieux, jadis d’épouvante peuplés.

Dieux impuissants et sourds, celui qui vous implore
Est-il plus grand que l’orgueil invaincu
Qui cherche en soi sa force et sa vertu ?
Rentrez dans le chaos ! Du ciel muet encore
Tous les échos bientôt répéteront
Ma grande voix qui dit : Les dieux s’en vont !