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O prophètes ! parlez, je veux encore entendre
Les chants divins qui m’ont bercé.


MANOU.

L’éternel Brahm, serein dans sa grandeur suprême,
Impénétrable et seul, se contemple lui-même.
Il est tout, tout est lui, l’univers est son nom.
Comme un rêve divin, de sa vaste pensée
La nature infinie un jour s’est élancée,
Harmonie aux cent voix, mobile et nuancée,
Relie ! toujours changeant, vivante illusion.

Si Brahm n’incarnait pas ses paroles fécondes,
Tous les êtres sans nombre, et les dieux et les mondes
Rentreraient au néant ; mais celui qui créa
Pendant l’éternité conserve et renouvelle.
Et vous, sages élus, saints à qui se révèle
De ces divins secrets la lumière immortelle,
Cachez-les à jamais à l’impur paria.