Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

Partout l’ombre les suit ;
Hélas ! hélas ! partout le silence et la nuit.


PROMÉTHÉE.

Non, non, voici le jour ! O lumière sacrée !
Premier rayon jailli de la nue empourprée,
L’univers te salue, et la terre enivrée
Chante un hymne d’amour.
Sous le manteau neigeux des monts que l’aube dore
Murmure des glaciers la profondeur sonore :
Tel, Memnon, palpitant aux baisers de l’Aurore,
Saluait son retour.
Et, jetant sous ses pas sa pourpre triomphale,
L’aube écoute ces chants, douce plainte qu’exhale,
Comme un vivant soupir, la terre virginale
Aux caresses du jour.

L’astre dans sa beauté s’avance, et chaque étoile
Dans un de ses rayons s’enveloppe et se voile ;