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Comme l’âme d’un saint qui, du froid cimetière,
La nuit s’échappe en vague et tremblante lumière
Pour remonter aux cieux ?

Le pèlerin penché dont la course s’achève
N’aura-t-il plus d’espoir que dans ton lourd sommeil,
O gouffre du tombeau, nuit sans astre et sans rêve,
Grande nuit du néant qui n’as pas de réveil ?
O Dieu des anciens jours ! si ta foi de la terre
Doit s’effacer ainsi, sans combat, sans colère,
Sous le vent de l’oubli ;
Si le temps peut flétrir tout ce que l’homme adore,
Si l’éternel soleil peut se lever encore
Sur ton culte aboli ;

Laisse-moi cependant, ô Dieu de l’Espérance !
T’adorer la dernière au milieu des mortels ;
Si quelque foi nouvelle en triomphe s’avance,
Permets-moi de pleurer au pied de tes autels.
J’irai mourir, ô Christ ! sur ta montagne sainte ;