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Mais de funèbres voix et des cris d’agonie
Couvraient tes cantiques de paix.

Mortel, songe à ces jours maudits, où dans tes plaines
Partout mille tyrans rivaient les lourdes chaînes
Dont tes bras ont gardé le stygmatc fatal ;
Au mal originel quand Dieu livrant la terre
Régnait seul dans son ciel, pâle et froid monastère,
Donjon de ce Dieu féodal.

Pourtant, dans ces longs jours, tu priais en silence,
Dans les déserts du ciel reléguant l’espérance,
Et demandant à Dieu la force pour souffrir.
Lève-toi ! Tes droits sont sacrés : qui se résigne
A subir l’esclavage en silence en est digue.
Brise tes fers : sois libre ou meurs !

Le serpent disait vrai : la science était bonne ;
Sa main va de vos fronts arracher la couronne,