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LES NUAGES.

Les neiges des glaciers boivent la nue errante.
Tantôt, flambeau du pôle, en frange vacillante,
L’aurore boréale y va dresser sa tente ;
Tantôt un reflet rouge en dore les contours,
L’éclair jaillit des flancs déchirés du nuage,
La trombe rompt sa chaîne : au choc de son passage
L’air ébranlé rugit ; mais ne crains pas l’orage,
Tu peux dompter la foudre et diriger son cours.


PROMÉTHÉE.

Esprits divins, fécondez mon génie,
Et qu’à travers les cieux impénétrés
J’entende enfin la mystique harmonie
Des sphères d’or et des nombres sacrés.
Ce roc en vain sur sa cime glacée
M’enchaîne encor ; je suis, malgré les dieux,
Libre déjà comme l’aigle des cieux,
Et sur le monde, au nom de ma pensée,