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LES FORÊTS.

Titan, suis le dédale où s’égare la vie,
Chaîne aux mille anneaux d’or, trame immense et fleurie,
Fleuve aux courants sans nombre, incessante harmonie
Qui naît, qui meurt, qui monte et descend tour à tour.
Dans les bois plantureux où chaque herbe frissonne
Au chaud soleil d’été, dans le ciel qui rayonne,
Dans la mer aux flots noirs qui mugit et bouillonne,
En tous lieux vois régner l’universel amour.


LES MONTAGNES.

Par des siècles sans nombre éteinte et refroidie,
La terre, pour garder sa chaleur et sa vie,
Dans les déserts glacés de la voûte infinie,
D’un manteau de granit couvre ses larges flancs.
Mais sous les flots des mers, sous la plaine féconde,
La lave sourdement mugit, bouillonne et gronde
Pour sortir en volcan de sa prison profonde
Et s’ouvrir dans le roc des cratères brûlants.