Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

Toi qui, pour protéger notre vie éphémère,
Osas seul affronter la colère des dieux !

Pardonne si toujours à ta longue souffrance
L’homme ingrat et timide a refusé ses pleurs.
Il eût sur lui du ciel attiré la vengeance
Sans pouvoir par sa mort soulager tes douleurs.

Toi qui souffres pour lui, pardonne à sa faiblesse ;
Repoussé par les dieux, j’implore ton secours ;
L’inflexible destin se rit de ma détresse,
Et pour les suppliants, hélas ! les dieux sont sourds.


PROMÉTHÉE.

J’ai compté des soleils le retour monotone,
J’ai vu passer les ans, les siècles, et toujours
Je t’attendis en vain pour charmer mes longs jours ;
Oui, tu m’as oublié longtemps, mais je pardonne