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  Tous sont là : pour eux l’encens fume encore,
La voix des hymnes monte ainsi qu’aux jours de foi ;
À l’entour de l’autel, un peuple immense adore
  Le dernier mystère et la grande loi.

  Car c’est là qu’un Dieu s’offre en sacrifice :
Il faut le bec sanglant du vautour éternel
Ou l’infâme gibet de l’éternel supplice,
  Pour faire monter l’âme humaine au ciel.

  Tous les grands héros, les saints en prière,
Veulent avoir leur part des divines douleurs ;
Le bûcher sur l’Œta, la croix sur le Calvaire,
  Et le ciel, au prix du sang et des pleurs.

  Mais au fond du temple est une chapelle
Discrète et recueillie, où, des cieux entr’ouverts,
La colombe divine ombrage de son aile
  Un lis pur, éclos sous les palmiers verts.