Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée


Parmi les tourbillons d’argent du large fleuve,
Les cygnes blancs voguaient ; le grand ciel radieux
Enveloppait d’amour la terre vierge et neuve,
Tout l’univers chantait la naissance des Dieux.

Nos vois accompagnaient son immense murmure
Ses Dieux étaient nos Dieux et de l’humanité
Il semblait s’exhaler, conte de la nature,
Des effluves de force et de virginité.

Car la nature était pour nous colite une mère ;
Bercés dans ses bras blancs, dormant sur ses genoux,
Ses fils ne trouvaient pas encor sa coupe amère :
Les Dieux des premiers jours étaient si près de nous !

Sur l’Olympe inondé des clartés de l’aurore
On les voyait, baignés dans le matin vermeil,
Conduisant le grand Chœur sur un rythme sonore,
Et faisant circuler des frissons de réveil.