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Où sont les frais sentiers où les âmes jumelés,
Au murmure ami des ruisseaux chanteurs,
Parmi les bosquets verts, connus des tourterelles,
Aimaient à rêver sous les profondeurs ?

Si j’avais un secret pour évoquer les ombres,
Hélas ! je sais bien qui j’appellerais.
Tout s’illuminerait dans ces chemins si sombres,
Et moi-même aussi je rajeunirais.

O char silencieux des heures étoilées !
Reviens sur ta route, et ramène encor
Les blanches visions pour jamais envolées,
La foie espérance et les songes d’or.

Pourquoi ne peut-on pas, seulement pour une heure,
Percer ces brouillards d’hiver gris et froids,
Et revoir un rayon du cher printemps q’on pleure,
Un petit coin bleu du ciel d’autrefois ?