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Ce peuple n’était pas du monde des vivants.
Çà et là je voyais, parmi les flots mouvants,
Des nommes au front pâle, à la prunelle ardente,
Et dont le cou portait une ligne sanglante.
Ces hommes, sérieux, tristes, calmes et forts,
Semblaient guider la foule innombrable des morts.
J’eus bientôt reconnu les ombres vénérées
De nos grands-pères morts dans les luttes sacrées,
Et, craignant leur courroux pour nous, leurs fils maudits,
Je prosternai mon front contre terre et je dis :

« O nos pères, pardon ! Géants, fils de la terre,
Dont les bras entassaient Ossas et Pelions,
Quand des dieux oppresseurs l’Olympe solitaire
Croulait au vent de feu des révolutions,
 
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