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Poétique rivage, où le flot qui soupire
Jette aux vents embaumés des mots harmonieux ;
Cortège insouciant des dieux fils de la lyre,
Blanches villes de marbre aux noms mélodieux,
Peuple sacré d’Hellas, recevez mes adieux.

Le spectacle du mal venait troubler ma vie ;
J’ai vu ceux qui souffraient dans l’ombre, et j’ai prié
Pour le faible, l’enfant, l’esclave qu’on oublie,
Et mon cœur s’est rempli d’une immense pitié ;
Mais vers le ciel d’airain vainement j’ai crié.

Que me fait votre gloire indifférente et fière,
Dieux heureux, qui toujours protégez les plus forts ?
Je ne veux plus offrir mon culte et ma prière
Qu’à celui qui promet le pardon au remords,
A la faiblesse un juge, une espérance aux morts.

J’irai dans les déserts emplis d’échos mystiques,
Sur le sable épeler les traces de ses pas,