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Jonchent le sol de fleurs, et leur robe de lin
Sous ses plis gracieux voile leur corps divin.

Et la flûte et la lyre aux chants sacrés s’unissent ;
Des temples spacieux les portiques s’emplissent,
Puis les adolescents apportent sur l’autel
Le vin, les fruits choisis, la farine et le miel ;
En l’honneur des grands dieux le sang des taureaux fume,
Et sur le trépied d’or l’offrande se consume.
On présente à Pallas un voile merveilleux,
Splendide, où sont tracés les grands combats des dieux :
Là, les spectres sans nom dont la terre s’étonne,
Les Titans, aux replis de dragons, la Gorgone
Pale, avec ses cheveux serpents et ses regards
Qui changent l’homme en pierre, et les monstres « pars
Nés du sein trop fécond de la Terre irritée,
Géryon, Échidna, l’Hydre, Python, Antée,
Se dressent menaçants contre les dieux du ciel.
Mais eux, calmes et forts, au gouffre originel