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Ou bien méprisa-t-il des voluptés conquises ?
Je ne sais : car il est des âmes indécises
Pour qui l’amer dégoût devance le plaisir,
Et chez qui l’espérance émousse le désir.
Cependant, comme si la nature éternelle
Voulait le retenir et l’enchaîner près d’elle.
Un chant d’adieu, vers lui par la brise emporté,
S’envola, triste et doux comme une nuit d’été :

Adieu ! plus mollement que ne fait la liane
Qui serpente et qui glisse entre les bananiers,
Et plus étroitement que le flot diaphane
Qui caresse tes pieds,

Dans une étreinte ardente, entre mes bras d’ivoire
Je voulais t’enlacer ; je voulais t’endormir
Aux effluves d’amour de ma prunelle noire,
Et je voulais t’offrir