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Du bois de myrte où nous rêvons ;
O le plus beau des dieux ! dompteur de toutes choses,
Appelle autour de lui tes zéphyrs et tes roses.,
Et tes parfums et tes chansons.

Elle dit : à sa voix frissonne l’eau d’opale
Du ruisseau qui serpente à travers le bois pâle,
Et deux adolescents, sortant des flots ouverts,
S’avancent à la fois parmi les myrtes verts.
C’étaient les deux esprits de l’amour, et la Grèce
Qui leur donna pour mère une même déesse,
Parmi ses plus beaux noms de dieux et de héros,
Choisit pour eux les noms d’Éros et d’Antéros.

L’un secoue en riant sa chevelure blonde
Tout emperlée encor des frais baisers de l’onde :
C’est lui que tout amant, tout poète a chanté,
L’amour, qui révéla l’éternelle beauté.
L’autre, dont les cheveux sont noirs comme les ailes,
Voilant de longs cils noirs l’éclat de ses prunelles,