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Le sang des agneaux noirs et des vaches stériles
Rougir vos lugubres autels !

Par vous, seule entre tous les morts, objet d’envie,
L’amour dans mes flancs d’ombre a fait germer la vie ;
Mais que sert-elle aux sombres bords,
Loin du soleil, et loin de la douce lumière,
Au séjour lamentable où voltige, légère,
La foule innombrable des morts ?

Aux airs supérieurs que votre souffle emporte
Mou fils ; ouvrez pour lui l’inexorable porte
De vos royaumes ténébreux ;
Offre ton sein fécond à sa lèvre ravie,
O Terre aux larges flancs, source de toute vie,
Mère antique des dieux heureux !

Mais avant tous les dieux je t’implore et t’adjure,
Éros, toi dont l’esprit plane sous l’ombre obscure