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Maintenant il me faut une dernière épreuve ;
Je pars, mais je sais, en quittant le port,
Car déjà du Léthé j’ai traversé le fleuve,
Qu’un autre soleil luit sur l’autre bord.



Zeus, éther créateur, flamme, aliment des mondes,
De ton foyer pur l’esprit émané
Y retourne : et toi, Terre aux entrailles fécondes,
Je te rends ce corps que tu m’as donné.



Des souillures des sens l’âme humaine se lave
Comme le métal qu’épure le feu ;
Etna qui me reçois dans ton ardente lave,
Du sage qui meurt tu vas faire un dieu !



D’un suprême sourire il salua la terre,
Et l’Etna l’engloutit dans son brûlant cratère,