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« Ils ont maudit l’amour, ils ont osé nier
« Sa divine lumière et lui dire : Anathème !
« Mais que pourrait la voix de l’univers entier
« Contre une seule voix qui vous répond : — Je t’aime !
« Ah ! fallût-il souffrir pendant l’éternité,
« Entre l’amour et Dieu mon âme eût hésité.

« Ils disent que l’amour s’envole comme un rêve.
« Non, l’amour ne meurt pas ; à l’heure de l’adieu,
« La sainte vision du ciel au ciel s’achève.
« L’amour est éternel, infini comme Dieu !
« Si tu savais ! ma vie entière est transformée !
« Mon Dieu, mon Dieu, merci ! j’aime et je suis aimée ! »

D’implacables clartés brillaient : avec terreur
Blanche en son propre cœur pouvait descendre et lire.
Cette amitié céleste ou cette impure erreur ;
Ce rêve chaste et saint, ce monstrueux délire ;
Tout ce passé si triste et si doux, tour à tour
Adoré, puis maudit, c’était donc de l’amour ?