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humains, puisqu’ils souffrent et meurent. Dans la Palestine ou dans la haute Asie, ils sont nés de vierges immaculées, car c’est la pureté de l’âme qui engendre l’idée divine.

Les mages invoquaient Mithras, le médiateur entre Ormuzd et Ahriman, celui qui doit concilier le dualisme éternel ; et, guidés par une de ces étoiles mystérieuses qu’adoraient leurs pères, ils arrivent devant une crèche, et présentent l’or, l’encens et la myrrhe au Dieu nouveau-né. Puis sa mère le conduit en Égypte. Le reconnaissez- vous ? dit-elle aux prêtres. Depuis longtemps vous l’avez vu entre mes bras dans vos temples ; c’est de lui que je disais : Le fruit que je porte est le soleil. — Nous le reconnaissous aussi, disent les sages de la Grèce, c’est le Verbe de la Sagesse in créée, cette lumière qui illumine tout homme ve nant en ce monde, et qui était apparue sous la forme d’une vierge armée, sortie du front de Zeus, avant de s’incarner dans le sein d’une vierge juive. C’est bien lui qu’annonçait la prophétie de Virgile, écho des anciens oracles : nous reconnaissons la Vierge, et le nouveau-né qui descend des