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ter des imnes, il faudra bien empruner ma vois. — Si tu n’as pas d’autre espérance, répond l’humanité, il faut te taire et mourir : j’ai, depuis longemps, remplacé les simboles par des formules, et je suis trop vieille pour écouter des légendes.

Eh bien, dlra la Poésie, la vieillesse aime les souvenirs ; je sais évoqer les ombres, et je te parlerai de ta jeunesse. Moi aussi j’aime à vivre dans le passé ; qand j’ai rêvé l’àge d’or, c’était un souvenir plutôt q’une espérance. Je relèverai dans les vieus temples les images vénérées de nos Dieus d’autrelois. Bientôt, peut-ètre, notre siècle prendra-t-il au moins au sérieus l’apotéose q’il se décerne si complaisament à lui-même ; alors nous cesserons de brùler ce q’ont adoré nos pères, nous reconaîtrons qe la Vérité est éternèle et la révélation permanente ; nous consacrerons le Pantéon de l’Église universèle et nous y replacerons toutes les formes de l’idéal qe l’ome a apelées ses Dieus.

Car l’umanité ne s’est jamais trompée, tous ses dogmes sont vrais, tous les Dieus q’elle a adorés son réèlement des tipes divins. À travers les avenues de sfinx, pénétrons dans le sanctuaire ; bientôt le voile du temple sera déchiré, et l’Esprit va descendre en langues de feu. L’iérofante dévoilera, pour les iniciés, le sens des mistères, et, qand le dogme sera élevé sur les hauteurs sublimes de la simboliqe, la raillerie des époqes critiqes ne pourra plus l’i atteindre ; mais la Poésie l’i suivra, et le dernier des pontes bercera de ses imnes la vieillesse du monde.

Ce sera, dira-t-on, une véritable poésie de décadence, e qi sent l’école d’Alexandrie. Il serait permis de répondre qe nous somes en efet dans une époqe