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LA L!GENDE DE SAINT HILARIO. 121 seaus qi s’enfoncent dans sa chair; cc q’il prenait de loin pour des fieurs clatantes sur une rive cnchante, c’taient des lainbeaus saignants et dcs ossements dpars. Dans l’arne tremble du monde, l’ome doit luter contre les attraxions dangereuscs et repousser l’u- miliante servitude du ddsir. Eureus qi sort la cou- tone au front de cte lute sans trove, dont l’immor- talit est le pris ! Eureus les martits qi ont conqis la palme d’or sous la dent des lions ! Mais qi pcut tre s/r de la victoire? Seignem’, dpargnnous les /preuves, ne nous induis pas en tentacion! Pour celui qi sent sa faiblesse, lc plus s/r cst de sc retirer au dsert. Si ton eil droit te scandalisc, arache-lc : il vaut micus entrer borgne dans paradis qe de dcscendre avec tes dcus icus dans ghennc de l’cnfer. La vie des asctes se partageait entre le travail de la tre et les mdditacions pieuses. Des dates ct qel- qcs racines sufisaient/t lcur nouriture. Pour aroscr le petit jardin qi entourait sa cabanc, Hilarion alait puiser de l’eau du ruisseau qi coulait/ qelqc dis- rance, dans la partie la plus verte de l’oasis. De petites fieurs bleucs pfumaient la rive, ili avait une musiqe dans Its roseaus ct a ct 1/ un bruit joyeus de cascades dansantes, de fralchcs roses umectaient le gazon, ct des peries mobiles sur les larges feuilles de nnufar. Ailleurs, l’cau plus pre- ’ibnde prenait, sous les branchcs inclindcs, unc transparence noire qi ressemblait/ un regard umain. Hilarion se sentnit qelqefois troubl dcvant l’inti- mit de ce regard, et il s’oignait sans oscr se retourner. N’i am-ait-il pas, sous Its formes multi- ples dc la vie universle, des /mcs, difrentes des