trale du baptême versée sur la tête de l’enfant.
Il ne s’agit pas de savoir si l’atavisme et l’hérédité sont justes, ce sont des faits. Il y a des exceptions à cette loi physiologique, soit ; cependant vous ne donneriez pas votre fille au fils d’un assassin ou d’un traître ; vous n’aimeriez pas voir votre fils épouser la fille d’une femme de mauvaise vie. « Si le châtiment n’atteint pas le coupable, dit le Code de Manou, c’est à ses enfants, qu’est réservée la peine ; si ce n’est à ses enfants, c’est à ses petits-fils, mais certes l’iniquité commise n’est jamais sans fruit pour son auteur ». Il y a dans le monde moral une loi d’équilibre : il faut que tout crime soit expié, que toute dette soit payée. Mais un fils peut acquitter la dette de son père, un ami celle de son ami ; s’il y a une solidarité dans le mal, pourquoi n’y en aurait-il pas une aussi dans le bien ? Dans les familles, qui sont des unités collectives, comme les madrépores, il faut que les plus forts soutiennent les plus faibles, relèvent ceux qui tombent et les aident à porter un fardeau trop lourd. J’ai connu une jeune fille riche et belle qui, pour expier un crime qu’elle savait avoir été commis par son père, s’est condamnée à une vie d’austérités ascétiques et d’active charité : par l’expiation volontaire d’une faute qui n’était pas la sienne, cette âme pure abritait une âme souillée dans un pan de sa robe blanche.
Il y a aussi une solidarité entre tous les