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Au-dessus des planètes, au-dessus même de la sphère des étoiles fixes, s’étend le monde des idées pures, des types absolus, des lois éternelles : voilà l’œuvre du Dieu souverain ; elle est digne de sa sagesse. Mais les puissances démiurgiques ont voulu imiter, en l’appliquant à la matière, l’ordre merveilleux du monde idéal. Le mal est le fruit de leur imprudence et de leur orgueil, car la matière est corruptible, et la mort devait sortir de cette pourriture. L’individuation implique l’égoïsme, le combat de chacun contre tous. Aussi, la vie terrestre n’est-elle qu’une mort perpétuelle ; toutes les espèces vivantes sont condamnées à se dévorer les unes les autres. L’homme est, à la vérité, supérieur à son créateur, car il connaît la loi de justice, depuis que la Sagesse divine a déposé en lui un rayon des lumières d’en haut, la conscience ; cependant, par sa chair, il est soumis à la douleur, au désir, à l’esclavage du péché, à la corruption et à la mort. Mais le Christ est venu combattre les puissances cosmiques, et leur chef, le prince de ce monde Κοσμοκράτωρ, ; sa victoire les précipitera dans l’abîme, la matière incorrigible rentrera au néant d’où elle n’aurait pas dû sortir, et les âmes purifiées monteront avec leur Sauveur vers le Père inconnu.

La Gnose aboutit logiquement au Dualisme manichéen, qui est une forme de la religion mazdéenne : le Créateur, si son œuvre est mau-