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l’Homme-Dieu. C’est le modèle que se proposent ceux qui prennent le nom de chrétiens ; c’est en s’élevant par un effort continu vers cette perfection idéale qu’ils entrent dans la communion des Saints et se reposent après la lutte dans la béatitude intérieure qu’on nomme le ciel.

Ce symbole si simple, l’Éden de l’enfance, le serpent des passions humaines, et la rédemption sur le Calvaire de la vie et l’ascension dans le ciel mystique de la conscience n’est qu’une traduction mythologique de la morale des Stoïciens. Mais à la fable édénique, telle que les chrétiens l’ont comprise, se rattache, de plus, l’idée d’une solidarité à travers le temps entre tous les membres de la race humaine. La désobéissance d’Adam est considérée comme ayant imprimé à ses descendants une tache qui ne peut être lavée que par le sang expiatoire. Pour les Démons d’Empédocle, pour les âmes d’Hermès Trismégiste, l’incarnation est le châtiment d’une faute commise dans une existence antérieure ; dans la fable édénique, la chute originelle est la punition injuste d’une faute commise par nos premiers parents : tous les hommes, à l’exception des Protoplastes, sont punis sans avoir péché. Mais les idées grecques sur la descente et l’ascension des âmes étaient généralement acceptées dans le monde quand le Christianisme commença à s’y répandre ; Joseph assure qu’elles avaient cours parmi les