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il n’a pas besoin de se couvrir : il laisse le vêtement aux femmes, qui en font une parure, c’est-à-dire une amorce. Le sentiment de l’art se traduit chez elles, comme chez les sauvages, par le goût de la toilette, qui n’exige ni étude ni effort. Que l’homme travaille pour nourrir sa femme, le travail de la femme est de s’orner elle-même. Les Dieux ont donné à Pandora le charme du mensonge, et par un piège auquel l’homme se laissera toujours prendre, elle se pare d’ornements étrangers pour s’embellir. Elle n’a d’autre souci que de renouveler sans cesse les vêtements de peau fabriqués par Iahweh. La sujétion lui est imposée, mais les chaînes de son esclavage deviendront des colliers et des bracelets, des bagues et des boucles d’oreilles.

Pour l’auteur biblique comme pour Hésiode, c’est la femme qui introduit le mal dans le monde : L’homme ne travaille que pour elle, il ne se bat que pour elle, s’il commet une faute ou un crime, c’est toujours à cause d’elle : « La femme que tu m’as donnée pour compagne m’a offert du fruit de l’arbre, et j’ai mangé ». Et le Dieu lui dit : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, la terre te produira des épines et des ronces, et tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». Mais elle, la séductrice, qui échappe par sa faiblesse à la dure loi du travail, elle aura besoin de protection, et un protecteur est un maître : la famille, molécule de toute