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assyriens, des Anges barbus, coiffés d’un bonnet à triple rang de cornes et cueillant les fruits d’un arbre assez compliqué de forme qu’on désigne habituellement sous le nom d’arbre de vie. Quant au paradis, avec les quatre fleuves qui l’arrosent, les uns l’ont cherché en Arménie, près des sources du Tigre et de L’Euphrate, les autres ont cru le reconnaître dans l’Aryana du Zend Avesta, la première terre créée par Ormuzd, c’est-à-dire le plateau de Pamir, d’où s’échappent quatre grands fleuves, l’Indos, l’Helmend, l’Oxos et l’Iaxarte ; mais le Gihon, qui entoure l’Éthiopie, ne peut être que le Nil : le rédacteur du second chapitre de la Genèse donne une source commune à tous les grands fleuves dont il a entendu parler, de même qu’Homère fait sortir toutes les eaux douces du fleuve Océan. La désobéissance du premier couple humain est raconté dans un des livres sacrés des Perses : le premier homme et la première femme, Meschia et Meschiane, avaient été créés purs par Ormuzd, mais, séduits par Ahriman, ils mangèrent des fruits et du lait, coupèrent les arbres et adorèrent les mauvais esprits. Le serpent est chez les Perses une incarnation du mauvais principe ; dans la fable juive il n’est que le plus rusé des animaux : la croyance au Diable est étrangère à la mythologie hébraïque. Quand le symbole chrétien de la chute et de la rédemption se greffa sur la fable juive d’Adam et d’Ève, le serpent devint