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dont les gouverneurs le font participer à leur nature. La même idée est exposée par Macrobe, dans son commentaire sur le Songe de Scipion.


Cosmogonie iahviste.

Si le récit élohiste de la création représente une tradition indigène, il est certain que cette tradition n’avait pas l’autorité d’un dogme, puisque les rédacteurs de la Bible ne se sont fait aucun scrupule de placer, immédiatement après, un récit tout différent et sur quelques points contradictoire. Ainsi, dans cette seconde cosmogonie, où le Créateur est désigné sous le nom d’Iahweh, la terre, au lieu d’émerger de l’océan primordial, est d’abord une surface aride, d’où s’élève ensuite un brouillard. Il n’est plus question des six jours. Au lieu d’une création progressive des plantes, des animaux et de l’homme, dernier couronnement de l’œuvre, c’est au contraire l’homme qui sort le premier du limon terrestre, non pas l’espèce humaine, les mâles et les femelles, mais un premier ancêtre, puis le jardin qui lui est donné pour demeure et les animaux qui défilent devant lui ; après quoi la femme est tirée de sa chair.

« Le jour où le Dieu Iahweh fit la terre et les cieux, il n’y avait aucun arbuste des champs sur la terre et aucune plante des champs ne germait encore, parce que le Dieu Iahweh n’avait