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leurs conceptions religieuses les notions qu’ils pouvaient avoir en physique, en astronomie et en histoire naturelle.

Il est intéressant de comparer la cosmogonie des Juifs à celle des autres peuples de l’antiquité, mais on doit prendre garde de tirer de ces rapprochements des conclusions prématurées. On n’admet plus la haute antiquité de la mythologie juive, mais la date des autres mythologies est fort incertaine. J’ai fait connaître dans les leçons précédentes de ce cours les deux cosmogonies des Égyptiens d’après les livres hermétiques, celle des Chaldéens d’après Béroze, celle des Grecs d’après Hésiode, celle des Brahmanes d’après le code de Manou, je n’ai donc pas besoin d’en parler ici. La cosmogonie phénicienne, d’après le peu que nous en savons par les fragments de Sanchoniathon, semble avoir placé à l’origine du monde un chaos c’est-à-dire un abîme ténébreux sur lequel flottait le souffle ou l’esprit. Par la force du désir, le chaos et l’esprit se mêlèrent et produisirent la matière ou le limon, qui avait la forme d’un œuf et qui contenait les germes de toutes choses. Il y eut d’abord des animaux privés de sentiment, puis des animaux pensants qui furent appelés contemplateurs du ciel. Ils s’éveillèrent au bruit de la foudre et les mâles s’unirent aux femelles. Quelques traits de ce tableau confus se retrouvent dans le premier chapitre de la Genèse. On en retrouverait d’autres dans Hésiode, dans Béroze et même dans Manou ; nous ne sa-