Page:Ménard - Exégèse biblique et Symbolique chrétienne, 1894.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et toute leur armée ; et Dieu ayant achevé le sixième jours l’ouvrage qu’il avait fait, il se reposa le septième jour de tout l’ouvrage qu’il avait fait. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de tout l’ouvrage de création qu’il avait fait. Voilà comment furent créés la terre et les cieux. »

Dans la cosmogonie élohiste qui forme le début de la Genèse, la répartition de l’œuvre créatrice, en six journées suivies d’une journée de repos semble avoir pour but de donner une consécration religieuse au repos du septième jour qui existait chez les Israélites depuis un temps immémorial, peut-être depuis leur émigration de Chaldée. Les Chaldéens avaient établi une période hebdomadaire en rapport avec les sept planètes ; pour ôter à la semaine ce caractère astronomique, tout en conservant le repos du sabbat, l’auteur élohiste repartit en six jours les huit opérations qu’il énumère, de sorte que le troisième jour et le sixième en comprennent deux. Ces six jours de la création ont fort préoccupé les Chrétiens ; on a voulu y voir des périodes géologiques ; on s’est donné une peine incroyable pour retrouver toute la science moderne dans le premier chapitre de la Genèse. On aurait pu faire le même travail avec autant de succès sur la cosmogonie de Manou, sur la théogonie d’Hésiode ou sur le début des Métamorphoses d’Ovide. Tous les peuples ont essayé d’expliquer la formation du monde en adaptant à