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La distinction entre les éléments iahwistes et les éléments élohistes est restée le point de départ le plus solidement établi de toutes les recherches des savants. Astruc ne l’avait appliquée qu’à la Genèse : Michel Nicolas l’applique à tout le Pentateuque et considère ces deux noms de Dieu comme représentant deux tendances religieuses très différentes. Il admet l’existence de deux ouvrages, l’un iahwiste, l’autre élohiste ; des documents plus anciens, par exemple des généalogies, des chants populaires, des recueils tels que le Livre du Juste et le Livre des guerres d’Iahweh, ont été mis à profit par les auteurs de ces deux ouvrages, qui furent réunis et enchevêtrés l’un dans l’autre à une époque où l’antagonisme des deux tendances religieuses était déjà oublié. On peut, pour la rédaction finale du Pentateuque, descendre jusqu’à Esdras. Les conjectures de Michel Nicolas sur l’antiquité relative des documents élohistes et iahwistes, sur leur origine éphraïmite ou judéenne, ont trouvé des contradicteurs parmi les savants, mais on s’accorde à reconnaître que le Pentateuque est formé d’éléments hétérogènes, rédigés à différentes époques, et que les traditions recueillies dans la Bible appartiennent, les unes aux Israélites du Nord, les autres aux Judéens. On admet en outre qu’il y a une distinction à faire entre plusieurs documents élohistes dont le principal, inséré presque en entier dans la Bible, est généralement désigné sous le titre de