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CHAPITRE III

LES MYSTÈRES


Les Grecs désignaient sous le nom de Mystères, du mot μυειν ; fermer la bouche, rester muet, certaines cérémonies religieuses qui s’accomplissaient dans la nuit, et en silence. Un mystère n’était pas, pour eux un dogme incompréhensible pour la raison et imposé par l’autorité ou accepté par la foi ; cette idée est tout à fait étrangère au polythéisme ; c’était seulement un secret qu’on ne devait pas révéler, απορρητον, une chose ineffable. On appelait τελετη accomplissement des cérémonies qui composaient les mystères. Ce mot, qui signifie aussi perfectionnement, exprimait à la fois la consécration des signes visibles du mystère ; et la purification de ceux qui y participaient ; c’est ce que nous traduisons par Initiation. Le nom d'Orgie était souvent confondu avec celui de mystères, mais en général, on l’appliquait surtout aux fêtes Dionysiaques, soit parce qu’elles se célébraient dans les champs, εν οργασιν, soit à cause de leur caractère enthousiaste et extatique, οργη ; on finit par donner le nom d’orgies, à toutes les fêtes bruyantes et désordonnées. Le nom de mystères, réservé d’abord aux fêtes des déesses de l’agriculture, fut étendu de bonne heure aux fêtes de Dionysos, par suite de l’as-