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sions sont souvent prématurées, mais on admettait le principe de la mantique, c’est-à-dire l’enchaînement de toutes les lois du monde physique et du monde moral, et, par suite, le rapport des faits naturels avec les événements humains.

Entre l’idée du hasard et l’idée du destin, on cherchait une place pour la providence divine ; si les dieux interviennent dans les affaires humaines, il semblait naturel de chercher des signes, de leur volonté dans tous les faits indépendants de la volonté de l’homme, dans les sorts, dans les prodiges, dans les bruits fortuits, dans les accidents imprévus, dans les rêves surtout : La croyance au caractère divin des rêves a existé chez tous les peuples ; on en trouve des exemples dans la Bible et dans l’Évangile aussi bien que dans Homère. ll y a peu d’opinions plus générales que celle-là. Les Grecs admettaient comme toutes les autres nations des rêves prophétiques et des rêves trompeurs, et le rapport des mots qui signifient erreur et vérité avec ceux, qui signifient ivoire et corne avait donné naissance à l’idée poétique des deux portes des songes. Tout en se défiant des rêves, on croyait que l’âme, presque dégagée des liens du corps pendant le sommeil, entrait plus facilement en relation avec les dieux, et qu’il appartenait à la science de déterminer dans quelles conditions on pouvait connaître l’avenir par les rêves. ll nous est parvenu un traité d’Artémidore sur l’explication des songes.

On cherchait surtout des signes de la volonté di-