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de l’autre, et vous interrogent sur ce que vous avez vu ou entendu, et après qu’ils l’ont appris, ils vous font porter, saisi d’effroi, privé du sentiment de vous même et de ce qui vous entoure, dans la chapelle du bon Démon et de la Fortune, où vous aviez séjourné,.à votre avivée. Peu de temps après, on recouvre la raison et le rire revient. »

Il paraît cependant que le rire ne revenait pas toujours, selon le scholiaste d’Aristophane, et on disait même, en parlant d’un homme sombre et mélancolique : il a visité l’antre de Trophonios.

Dans le dialogue de Plutarque sur le Démon de Socrate, il y a un certain Timarque qui raconte ce qu’il a vu dans l’antre de Trophonios. Ce sont d’abord des îles mouvantes, lumineuses et de diverses couleurs, puis un gouffre ténébreux, et profond, d’où sortent des bruits étranges, et autour duquel s’agitent des étoiles, les unes brillantes, les autres voilées de brouillard. Au milieu de cette vision, Timarque entend une voix qui lui demande, ce qu’il veut savoir :

« Tout ce que je vois, répond-il, me paraît admirable. — Nous n’avons dit la voix qu’une faible part dans les régions supérieures, elles appartiennent à d’autres dieux ; mais nous gouvernons la région de Perséphone, l’une des quatre que sépare le Styx, et tu peux la visiter avec nous. »

Alors son interlocuteur, invisible lui explique la descente et l’ascension des âmes figurées par les étoiles qui passent et repassent. Celles qui s’éteignent sont les âmes qui se plongent dans un