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Parmi ces antres prophétiques, le plus célèbre était celui de Trophonios, à Lébadée, dont la renommée survécut à celle de la plupart des autres oracles. C’est un exemple de plus de la prédominance du culte des dieux de la mort dans les derniers temps du polythéisme. Malheureusement tout ce qui se rattache à ces divinités est en général très obscur. Le mythe de Trophonios est indécis et multiple comme celui de Dionysos, et on y retrouve le même panthéisme confus, Dans l’hymne homérique à Apollon, Trophonios est nommé comme un des architectes du temple de Delphes. Philostrate en fait un fils d’Apollon. Selon Pausanias, son oracle aurait été découvert sur une indication de la pythie, à l’endroit où Trophonios avait été englouti dans la terre ; ce trait de sa légende le rapproche d’Amphiaraos et d’Oedipe, et, comme Oedipe aussi, il avait eu pour mère Jocaste, ou Epicaste, selon le scholiaste d’Aristophane. D’un autre côté, son nom, dérivé de trofh, nourriture, indique un dieu de la production, et, comme Iacchos, il passait pour le nourrisson de Déméter. Il a été assimilé tantôt à Hermès, tantôt à Asclépios, auquel sa statue ressemblait singulièrement, selon Pausanias. Le serpent qui lui était consacré comme à Asclépios rappelle le dragon fatidique de Pytho. Enfin, selon Plutarque, il apparut à un soldat de l’armée de Sylla sous les traits de Zeus Olympien, et Strabon, Tite Live et Hesychios l’assimilent à