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épouvantée leur fit un effrayant tableau des ruines et des dévastations. qui se préparaient. Alors, d’après l’avis d’un citoyen de Delphes, les théores d’Athènes prirent des rameaux d’olivier et allèrent une seconde fois consulter le dieu en qualité de suppliants :

« Ô prince, rends-nous un oracle meilleur pour notre patrie, par égard pour ces rameaux de suppliants que nous portons, ou bien nous ne quitterons pas ton sanctuaire, mais nous y resterons jusqu’à la mort. »

Alors la pythie leur parla d’un rempart de bois que Zeus, sur la prière de sa fille, accordait aux Athéniens pour dernier refuge. On sait que Thémistocle expliqua ce rempart de bois par la flotte athénienne qui sauva la Grèce à Salamine. Au moment de raconter cette glorieuse victoire, Hérodote rappelle une prophétie de Bakis, un devin de Béotie, inspiré par les Nymphes :

« Quand ils auront couvert de leurs vaisseaux le rivage sacré d’Artémis au glaive d’or et la côte de Kynosoura, et quand, pleins d’une folle, espérance, ils auront saccagé l’illustre Athènes, la divine Justice abattra le fils de la violence, ivre de sa force, terrible et furieux, qui croyait faire tout céder. L’airain se mêlera à l’airain, Arès rougira de sang les flots de la mer. Alors Zeus au large regard et la vénérable Victoire feront luire le jour de la liberté de la Grèce ».

Hérodote ajoute qu’après ces paroles, si claires de Bakis, il n’ose contredire les oracles, et qu’il n’approuve pas que d’autres le fassent.

Il n’a pas moins de foi dans les prodiges racontés par