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qui faisait la richesse de leur pays, Hérodote rapporte que Cléomène, roi de Sparte, ayant un jour corrompu la pythie par l’entremise d’un Delphien nomme Kobon, celui-ci fut exilé et a pythie déposée. Pausanias dit qu’il ne connaît pas d’autre exemple de corruption d’un oracle. On oppose à ce témoignage l’histoire des Alemaeonides, qui, pour se concilier Apollon, rebâtirent son temple détruit par un incendie ; mais cette libéralité ne s’adressait pas aux prêtres ; c’était un acte de piété envers le dieu, qui la reconnut en leur procurant l’appui des Lacédémoniens contre les tyrans d’Athènes. Quand Démosthène accuse la pythie de philippiser, ce n’est qu’un simple soupçon, qui prouve seulement que les Grecs ne se soumettaient pas sans réflexion aux paroles des oracles. Déjà dans l'Iliade, Hector, dont la piété n’est pas douteuse, dit cependant que le meilleur augure est de combattre pour sa patrie.

Non seulement les Grecs étaient toujours en garde contre les supercheries des devins, mais leur respect pour les dieux n’était ni aveugle ni servile, comme le prouve une anecdote racontée par Hérodote : Le Lydien Paktyés, ayant essayé de soulever ses compatriotes, avait été obligé, de s’enfuir et s’était réfugiée chez les Kyméens. Ceux-ci, sommés par le roi de Perse de le Iivrer envoyèrent demander à l’oracle des Branchides ce qu’ils devaient faire pour être agréables aux dieux ; il leur fut répondu qu’il fallait livrer Poktèés. Mais un ci-