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phrygiens de la Mère des Dieux. Ils parcouraient les villes et les campagnes et vivaient d’aumônes. Selon JambIique, il n’y avait que les femmes, et un petit nombre d’hommes d’un esprit faible, qui assistaient à leurs cérémonies. La pythagoricienne Phintys recommandait cependant aux femmes de s’en abstenir, mais leur goût naturel pour les pratiques de dévotion les attirait vers les cultes étrangers. Platon, toujours fort sévère pour elles, leur reproche leurs tendances superstitieuses. Mais ces tendances étaient une réaction naturelle contre le scepticisme philosophique. En ébranlant les traditions de la patrie on avait ouvert la voie à toutes les importations orientales. Ce n’était pas sans raison que les Athéniens, effrayés de ce danger, avaient confondu dans la même défiance le Démon de Socrate et les religions des barbares. La philosophie, si sévère pour les dieux d’Homère et de Phidias, était pleine de bienveillance pour tout ce qui venait d’Asie ou d’Égypte. Les colporteurs de cultes nouveaux étaient accueillis avec la même faveur par les esprits troublés auxquels ils promettaient la purification de leurs crimes, et par les philosophes, charmés de trouver enfin des dieux qui n’eussent pas forme humaine.

Si on voulait faire l’histoire religieuse des peuples modernes, il faudrait tenir compte d’une foule de croyances populaires qui, pendant tout le Moyen âge, ont tenu plus de place dans les légendes que la reli-