remplissaient en paix leur ministère, et hors du temple ils étaient des citoyens comme les autres. Jamais le peuple n’eut à se repentir d’avoir laissé à quelques familles des fonctions qui n’entraînaient aucun privilège politique, et qui n’étaient plus que des souvenirs de ces vieilles royautés patriarcales absorbées dans la démocratie.
Outre les divers prêtres chargés de tout ce qui tenait au culte public, il y avait des thiases ou collèges religieux, qui n’étaient pas reconnus par l’État, mais qui jouissaient de la liberté laissée à tous les cultes privés. Tels étaient ces orphéotelestes, ou initiateurs orphiques, qui enseignaient des formules de prières et des pratiques de pénitence et de purification destinées à effacer les pêchés. Platon, qui cependant a emprunté tant d’opinions à l’orphisme, parle avec assez de dédain de ces charlatans mystiques,
« qui assiègent les portes des riches, leur persuadant qu’ils ont reçu des dieux le moyen de remettre à chacun, au moyen de sacrifices et d’enchantements, les crimes qu’il a pu commettre, lui ou ses ancêtres […]. Ils s’appuient sur une foule de livres composés par Musée et par Orphée, enfants de la Lune et des Muses, à ce qu’ils disent, et ils persuadent non seulement des particuliers, mais des villes, que des sacrifices et des fêtes peuvent expier et effacer les crimes des vivants et même des morts. » (République).
De toutes ces congrégations, la plus méprisée était celle, des prêtres