même : « Les devins passent pour expliquer aux hommes ce qui vient des dieux. La fonction, attribuée aux prêtres est de savoir comment il convient de présenter aux dieux nos offrandes et nos sacrifices, et de leur demander par nos prières les biens dont ils disposent. »
Porphyre, Varron et Apulée définissent de la même manière les fonctions sacerdotales. Les connaissances spéciales que devaient posséder les prêtres étaient donc purement liturgiques et nullement théologiques. C’est là un reproche adressé par les auteurs chrétiens, entre autres par Lactance et saint Augustin, à la religion grecque. Mais c’est précisément parce que la religion et la morale étaient en Grèce le patrimoine commun du peuple, qu’il n’y eut jamais de théocratie. Les Grecs chargeaient les prêtres de présenter aux dieux les prières et les offrandes, en conservant toujours intact le dépôt des cérémonies instituées par les ancêtres ; ils ne les chargeaient pas d’enseigner ce qui est l’objet d’une révélation directe et immédiate des dieux à la conscience humaine. Il n’y avait rien qui ressemblât à cette aristocratie de lumières qu’ont rêvée les philosophes et que les Chinois ont, dit-on, réalisée. L’instruction était fort simple et se bornait à ce qui est nécessaire à un enfant pour devenir un homme et un citoyen. Comme elle était la même pour tous, personne ne pouvait avoir la prétention d’en savoir plus que les autres. Quand la dis-