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duelle ; ceux qui sentaient en eux le génie poétique composaient des hymnes, ceux qui se croyaient le don de prophétie expliquaient les présages à leurs risques et périls, et s’exposaient à perdre la confiance si l’événement ne justifiait pas leurs prédictions. Leur réputation, comme celle des médecins, était proportionnée à la sagacité dont ils avaient fait preuve. On sait que, même chez les Hébreux, où le sacerdoce était constitué, comme dans tout l’Orient, sous forme de caste, les prophètes étaient indépendants des prêtres, et n’appartenaient pas comme eux à la tribu de Lévi. A Rome, la science traditionnelle des aruspices et des augures était le privilège des patriciens ; mais, chez les Grecs, la divination était l’effet d’une aptitude ou d’une inspiration particulière et l’influence qu’avait pu acquérir un devin ne s’étendait pas à une classe, pas plus que le succès d’un poète ou d’un médecin ne profite à ses collègues.

Les poètes et les devins sont toujours distingués des prêtres, dont les fonctions consistaient dans le service des temples et dans l’accomplissement des cérémonies du culte.

« La science des devins, disaient les Stoïciens, consiste dans l’observation des signes venant des dieux ou des démons, et se rapportant à la vie humaine […]. Le prêtre doit connaître les règles relatives aux sacrifices, aux prières, aux purifications aux consécrations et choses semblables. » Platon dit de