Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

tous les êtres dans la grande république du monde.

La constitution fédéraliste de la société grecque multipliait les religions locales, mais les migrations tendaient sans cesse à les rapprocher et à les confondre. En s’établissant sur de nouveaux territoires, les tribus y apportaient leurs dieux, mais elles adoptaient en même temps les souvenirs et les traditions de leur nouvelle patrie, elles rendaient un culte à ses fleuves, à ses nymphes et même aux héros protecteurs du peuple qu’elles remplaçaient. Ainsi quand les Achéens furent en partie asservis, en partie expulsés de la Laconie par les Doriens, les Dioscures restèrent les dieux protecteurs de Sparte. Les temples et leurs ministres étaient respectés dans toutes les guerres, et ce qui indigna le plus les Grecs dans l’invasion de Xerxès, ce fut la destruction des monuments religieux. Les traités conclus entre les peuples étaient placés sous la protection commune de leurs dieux nationaux ; un grand nombre de monuments et de monnaies consacrent l’alliance des villes par celle des divinités protectrices qui sont représentées se donnant la main. Chaque république envoyait des représentants aux fêtes nationales de ses alliés et demandait pour eux comme pour elle-même la protection de ses dieux. La participation aux mêmes cérémonies religieuses était le signe et la consécration de ces ligues si fréquentes entre les peuples