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chos, de Perseus, le mythe corinthien de Bellérophon, les mythes attiques de Cécrops (Kékrops), d’Erechtheus, de Thésée, les mythes crétois d’Europe, de Minos, de Dédale et une foule d’autres. Quoiqu’il y eût moins de variété dans les mythes divins, cependant chaque dieu, dans les principaux sièges de son culte, avait une physionomie à part, une généalogie et des légendes spéciales ; sa place, dans la hiérarchie indécise de l’Olympe, variait d’une commune à l’autre. Chacun comprenait la vérité à sa manière et la traduisait dans sa langue ; ce n’était pas l’unisson, mais l’harmonie ; ce n’était pas l’unité, mais l’union. Il n’y avait pas d’hérésie, parce qu’il n’y avait pas d’orthodoxie ; on ne songeait pas plus à condamner les légendes de l’Arcadie ou de la Béotie au nom de celles de la Thessalie ou de la Crète, qu’à proscrire le dialecte dorien, au nom de l’ionien ou de l’attique ; cette diversité de croyance, conséquence de la liberté, n’entraîna jamais chez les Grecs ni persécution ni guerre religieuse. Non seulement on n’en trouve aucune trace dans l’histoire ni dans la poésie, mais on ne peut pas même en admettre l’hypothèse, parce que l’intolérance est contraire à l’essence même du polythéisme, qui ne peut, à moins de contredire sa propre nature et de se nier lui-même, repousser ou exclure aucune idée religieuse. Il embrasse dans son sein toutes les conceptions particulières, et les classe sans peine dans son immense théogonie. Tous les dieux ont leur place dons l’Olympe hospitalier de la Grèce comme