Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/264

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ainsi le second des Archontes d’Athènes, celui qui présidait aux cérémonies religieuses, s’appelait le roi ; tant qu’il restait en charge il gardait la direction du culte public.

D’autres fonctions qui se rattachaient tout aussi directement à la religion, ne pouvaient être ainsi remplies par le premier venu, parce qu’elles exigeaient des aptitudes spéciales : l’exposition théologique des dogmes populaires était réservée aux poètes, l’interprétation des signes célestes aux devins. Le principe républicain de la division des fonctions fut appliqué par les Grecs à la religion elle-même, et cela dès l’origine. Dans l'Iliade, ce n’est pas Calchas (Kalchas) qui offre les sacrifices, mais quand le peuple veut interroger les dieux, ce n’est pas à Agamemnon qu’il s’adresse. Il pouvait arriver qu’un roi fût prophète, comme Amphiaraos, de même qu’un roi aurait pu être poète, mais ce n’était qu’une exception.

Lorsqu’on eut commencé à construire des temples, il y eut nécessairement des hommes chargés de les garder, et d’entretenir en bon état les objets consacrés au culte. On leur attribua aussi l’immolation des victimes, et les magistrats qui succédèrent aux rois [plus ou moins légendaires] de l’époque héroïque, se bornèrent à présider aux sacrifices publics. Ces sacrificateurs, qui étaient en même temps les gardiens des choses saintes, portaient le nom d’iereis, que nous traduisons par prêtres, mais qui serait beaucoup mieux rendu par le