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turelle suppose la permanence des espèces. Pour en écrire l’histoire, il faut suivre les phases de leur développement, et c’est ce que M. Maury a fait le premier pour le polythéisme grec.

Grâce aux ouvrages dont je viens de parler, ainsi qu’à ceux de M. Preller, de M. Gerhard, et à un grand nombre de travaux divers que je ne puis énumérer ici, l’histoire religieuse a désormais sa place parmi les sciences positives. Mais elle est restée jusqu’à présent dans le domaine d’une érudition spéciale. J’ai essayé de l’en faire sortir et de la rendre accessible à tout le monde. Cet ouvrage est la reproduction d’une suite d’articles publiés dans la Revue nationale. Sans entrer dans le détail de la mythologie, je me suis proposé de faire connaître l’esprit général du polythéisme. J’ai évité autant que possible toute discussion critique, je me suis borné à présenter les dernières conclusions de la science. Je n’ai pas cru nécessaire de réfuter une fois de plus des théories généralement abandonnées aujourd’hui, par exemple la supposition d’une influence religieuse de l’Asie ou de l’Egypte sur la formation de l’Hellénisme. Dès que la Grèce commença à avoir des rapports suivis avec des peuples d’une civilisation plus ancienne, ses écrivains attribuèrent libéralement les dogmes et les lois de leur patrie à des colonies égyptiennes, phéniciennes ou phrygiennes.