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1ÏU0S.

4. Museo BorbonicQ, IV, n° 25.

2. Wïesefer, f, pi. xxxv, n"145.

3. Bouillon, I, pl. xix.

A. Wieselcr, II, pi. lvi, n" 718.

L’Éros du musée de Naples évidemment copié d’après le même modèle que le torse du Vatican, est plus complet comme ensemble. Il y. a au British Museum’ une statue semblable, provenant de la collection de lord Elgin, mais la tête manque et les épaules n’offrent pas les traces d’ailes qu’on remarque dans les deux iros de Rome et de Naples; l’Éros de Thespies avait des ailes dorées. Rien n’est plus naturel que de repré- senter le Désir avec des ailes, pour s’élancer vers le but auquel il aspire c’est pour cela que cet attribut caractérise Éros et non pas, comme le disent les modernes, « à cause de l’humeur volage de ce petit Dieu badin » de telles mièvreries sont étrangères à l’esprit de l’antiquité. D’autres métaphores qui se présentent spontanément à l’esprit, le feu du désir, les flèches du désir, ont fourni au type d’Éros ses deux autres attributs les plus ordinaires .l’arc et le llambeau.

La charmante statue du Capitole, intitulée l’Amour tendant son arc’, dont il existe plusieurs autres exemplaires, notamment au Louvre, est sans doute la répétition de quelque original célèbre, peut-être l’Ëros de bronze de Lysippe, qui était à Thespies à côté de celui de Praxitèle.. Ici, les formes du Dieu sont celles de l’adolescence; l’art des époques posté- rieures le représente le plus souvent comme un enfant; c’est en effet presque aussitôt après sa naissance que le désir atteint toute sa vivacité. Ce type, tout à fait systématique, où les formes pleines et grasses de la première enfance s’allient aux proportions et aux allures d’un adolescent, est un exemple de la liberté avec laquelle l’art grec savait grouper, en les corrigeant et en les transformant, les éléments que lui fournissait la nature. Ce type idéal créé par l’antiquité, a été adopté par Raphaël et par tous! les maîtres de la Renaissance, non-seulement dans les allégories, mais dans les scènes réelles où devaient figurer des enfants.

Dans les peintures de vases, Éros conserve les formes maigres d’un adolescent; mais assez souvent ses longs cheveux sont relevés en chignon derrière la tête comme ceux des femmes, et il porte comme elles des bra- celets aux bras et aux chevilles. C’est ainsi qu’il est représenté, devant un char traîné par un gryphon et une panthère et conduit par un Her- maphrodite, sur un vase peint4, dont le sujet n’a pas encore été expli- qué. Ne serait-ce pas une allégorie de l’Hymen conduit par l’Amour? La figure androgyne et ailée que l’on voit souvent sur des vases du beau style