Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au contraire le millieu du Beaujollois est la montagne et aux extrémités vers la Saonne, et la Loire, ce sont deux petites plaines, La premiere, a pres de trois lieues de long sur une de large, l’autre est moitié plus petite.

En Lyonnois, il y a diverses plaines petites, entremelées avec les montagnes. Le Roy a quelques bois dans le forez, mais c’est si peu de chose (espace vide) foreste qu’il n’y a point des couppes reglées.

Dans les montagnes de Beaujollois, la forets de pramenou toute en sapins vaut 4000 livres de rentes au propriétaire, on en fait des planches et des bois a batir qui se débitent a Macon, et a Lyon.

Sur le mont Pila il se trouve aussy d’assez beaux sapins, et on y en a pris quelque fois pour le service de la marine.

Au surplus, bien qu’il y ait quelque foretz d’assez grande etendue, par exemple celles des chatelnies du Forez, eschangées avec monsieur le duc de la feuillade, lesquelles ont huict lieues de circuit, elles sont neantmoins d’un tres mediocre revenu, et par consequant fort negligées, le pays ne peut consommer ces bois, et ils ne sont pas a portée des rivieres pour etre transportés.

En general le territoire des trois provinces n’est pas bon. Les montagnes de beaujollois sont incultes pour la plupart ; il n’y a meme que tres peu de quoy nourrir le betail, le peuple y subsiste par la fabrique des toiles et des futaines, et tire des bleds de la plaine.

C’est surtout dans la plaine du coté de la saonne que consiste toute la bonté du pays, les vins y sont tres fertiles, et on dit par une espece de proverbe, que d’ance derniere ville du lyonnois a ville franche capitalle du beaujollois, est la meilleure lieue de France, on y recueille toute sorte de graines et des chanvres en quantité, et il y a de belles prairies.

Les dits chanvres sont fort fins, on n’en prend point ordinairement pour la marine, tant a cause qu’ils sont plus chers que les autres, que parce que le travail qui s’en fait, donne du pain aux habitans de la montagne ; il ne s’en recueille pas meme suffisamment pour ce travail, et on en tire encore de la dombe, et du maconnois.

Les cotteaux qui bordent la plaine du coté des montagnes sont tous plantés en vignes, et produisent des vins légers et assez estimés. Les marchands de Paris s’y viennent fournir