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ouvertement aux promoteurs et inventeurs de cette horrible loi, qu’ils étaient des monstres et des tyrans ; car j’ai peint la loi elle-même de ses véritables couleurs. Je puis croire encore que cet ouvrage n’a pas été inutile, et qu’il a contribué à rendre plus général le sentiment d’horreur et d’indignation qu’elle devait exciter, surtout d’après le soin que je pris d’en faire passer beaucoup dans les départemens frontières, où la nouvelle loi commençait à s’exécuter avec toute son atrocité.

À l’occasion de mon écrit sur la loi des otages, je cède à la tentation de conserver ici une lettre que m’écrivit M. l’évêque d’Alais, de Bausset[1], homme si éminemment distingué par sa sagesse et son courage, par sa droiture et ses talens, et dont le suffrage est si glorieux, qu’il faut pardonner à celui qui ose s’en prévaloir. Je retrancherai cependant quelques éloges que je trouve encore plus forts que ceux que je conserve.


LETTRE

DE M. DE BAUSSET, ÉVÊQUE D’ALAIS.
12 thermidor an 7 (30 juillet 1799).

« Notre siècle, monsieur, ne saura ni apprécier ni récompenser le courage et la force avec

  1. Aujourd’hui cardinal.